Le syndrome du bébé secoué : qu’est-ce et comment l’éviter ?

En France, le syndrome du bébé secoué (SBS) touche en moyenne 400 bébés chaque année (soit plus d’un bébé par jour). Néanmoins ces chiffres sont sous-estimés.  “Le secouement est un acte volontaire d’une extrême violence infligé par un adulte dépassé, exaspéré, par les pleurs et face aux besoins d’un bébé. Il ne s’agit en rien d’un jeu effectué avec l’enfant, secouer n’est pas jouer ! Jouer n’est pas secouer un bébé !”

Le SBS peut handicaper à vie ou tuer.

Il est important de sensibiliser toutes les personnes en lien avec les enfants. La plupart des parents ne pensera jamais pouvoir en arriver là mais lire les campagnes de prévention peut parfois aider à protéger des vies.

Qu’est-ce que c’est exactement le syndrome du bébé secoué ?

Dans un premier temps, il est important de savoir que le syndrome du bébé secoué peut aussi être appelé S.B.S ou encore traumatisme crânien non accidentel. Le geste (qui sera détaillé plus bas) peut amener à un traumatisme crânien grave.

Le mécanisme et les conséquences immédiates

Un enfant avec un syndrome du bébé secoué est un enfant qui, pour diverses « raisons », a été secoué par un adulte. . Ce dernier porte le bébé sous les aisselles ou au niveau du thorax et l’agite violemment d’avant en arrière ; la tête se balance alors très fortement. D’un point de vue anatomique, le cerveau du bébé ne prend pas encore toute la place dans la boîte crânienne, cela va donc percuter les parois de son crâne. La conséquence du secouement est la destruction des vaisseaux sanguins qui vont saigner et entraîner des lésions cérébrales.

Quels symptômes peuvent nous alarmer ?

Il est important de rappeler que plus la prise en charge est précoce, plus la reconduction du geste sera évitée et ainsi les conséquences. Quelques symptômes peuvent vous alerter : 

  • Le bébé peut avoir un contact différent avec son parent,
  • Le tonus musculaire peut être modifié : absence de maintien de la tête (si le bébé tenait sa tête), bébé ne tient plus assis… 
  • un sommeil profond et inhabituel,
  • Une pâleur importante, 
  • Une perte de conscience,
  • A contrario, il peut également y avoir des pleurs importants ou un regard figé sans réaction malgré les stimulis.

D’autres symptômes peuvent aussi apparaître comme des vomissements  (en jet et sans fièvre particulièrement), des diarrhées ou des convulsions. Du côté crânien, un bombement de la fontanelle ou une augmentation rapide du périmètre crânien sont alarmants. Enfin, il peut y avoir des arrêts respiratoires.

Rappelons que certains de ces symptômes peuvent apparaître dans le contexte d’une autre pathologie. De plus, tous les bébés ne présentent pas l’ensemble de ces symptômes. En cas de présence de ces symptômes, il est primordial de consulter un professionnel de santé.

En cas de doute ou de symptômes, le bébé aura un examen clinique approfondi aux urgences. Il faut savoir que les parents seront questionnés.  Ces questions peuvent parfois être vues comme un interrogatoire mais il est nécessaire de répondre aux questions pour prendre en soin le bébé de la meilleure des façons et le mettre en sécurité.

Le bébé aura une batterie de tests comme une prise de sang, un fond d’œil, un scanner cérébral ainsi qu’une IRM et des radiographies du squelette afin d’évaluer d’autres lésions.

Les conséquences sur le long terme

Le cerveau étant en plein développement,  les secouements ou le traumatisme crânien sont bien plus graves qu’ils ne le seraient chez l’adulte. Les séquelles peuvent être importantes et irréversibles. Elles peuvent apparaître immédiatement ou sur du long terme au fur et à mesure du développement de l’enfant. Lorsque le développement moteur, cognitif, langagier, etc. sera achevé, le bilan des conséquences et des séquelles pourra alors être posé. 

Par ailleurs, nous savons qu’au moins 50% des bébés ayant été secoués une fois le seront une seconde fois ; et que 75% des bébés secoués garderont d’importantes séquelles qu’elles soient intellectuelles, visuelles (pouvant parfois rendre aveugle la personne), motrices (crises d’épilepsie, marche, dextérité…). Des séquelles psychiques peuvent également survenir. En effet, il n’est pas rare que l’enfant soit retiré à ses parents le temps de l’instruction judiciaire en cas de doute des médecins et de la justice. Cela peut donc avoir des répercussions psychiques et émotionnelles dans l’enfance, l’adolescence ou à l’âge adulte. 

Quelles sont les personnes à l’origine du SBS et quels bébés sont concernés ?

Il n’y a pas de personnes-type pour secouer un bébé : un homme comme une femme peut être à l’origine d’un secouement. En revanche, les statistiques démontrent que 70% des personnes qui secouent un bébé sont des hommes. Les victimes sont, elles, des bébés de moins d’un an avec une majorité d’entre eux âgés entre deux et quatre mois.

D’après l’HAS, on note des « facteurs » similaires chez les bébés secoués. Avant de les citer, rappelons que ce sont des statistiques et que tous les bébés présentant un ou des facteurs ne seront pas victimes du SBS.

Les bébés de sexe masculin, les bébés prématurés ou avec une complication et les bébés ayant des pleurs inconsolables sont plus à risque d’être victimes du SBS.  D’un point de vue maternel, une séparation à la naissance, une grossesse multiple, rapprochée ou une grossesse non-désirée peut également être un facteur du SBS. Enfin, il a été remarqué que les difficultés de sommeil ou d’alimentation peuvent aussi en être à l’origine.

Comment sensibiliser et prévenir du SBS ?

Tout d’abord, rappelez-vous que les bébés sont immatures d’un point de vue digestif et émotionnel (on en parlera dans un autre article), ainsi cela engendre beaucoup de pleurs jusqu’à plusieurs fois par jour.

Plusieurs choses sont conseillées pour essayer de calmer un bébé :

–          Vérifier que ses besoins sont assouvis : repas, couche propre, pas de température, pas trop froid, pas trop chaud …
–          Lui parler et le bercer doucement
–          Le masser
–          Le mettre en peau à peau
–          Utiliser un moyen de portage

Si les pleurs du bébé sont insoutenables, exaspérant, le bébé doit être mis en sécurité dans son lit par exemple. L’adulte doit quitter la pièce, en fermant la porte pour atténuer le son et faire une chose qui l’apaise.

Il est primordial de se connaître et de savoir quelles actions permettent de revenir à l’apaisement. En voici quelques-unes : il vous est possible de faire un tour dans le jardin ou en bas de chez vous, de faire un gâteau, une séance de sport, un bain chaud, une séance de yoga, de la peinture… Quelque chose qui extériorise vos émotions tout en laissant le bébé en sécurité dans son lit. Et surtout, n’hésitez pas à appeler quelqu’un ou à solliciter vos voisins par exemple. 

Source : https://stopbebesecoue.fr/sbs/

(Haute Autorité de Santé – 2017 ; Campagne « Stop Bébé Secoué » – 17/01/2022).


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